Accueillis par M. le maire, Jean Moinet, les spectateurs se sont installés pour un long voyage sans escale de plus de deux heures.

Samedi soir, le conte musical « L’homme à l’harmonica », écrit et mis en scène par Alain Ravolet, a redonné ses lettres de noblesse à l'harmonica. En effet, cet instrument de musique est plutôt discret dans l'environnement médiatique musical. Pourtant, joué avec dextérité par Daniel Antiquario, il a su faire passer les émotions. Le virtuose a joué, et chanté, des airs venus de l'Est de l’Europe, illustrant musicalement un conte sentimental lu avec beaucoup de sensibilité par Martine.

On nous avait prévenu : « On va beaucoup voyager, attachez vos ceintures, on va bientôt décoller ».

Le voyage a commencé par une très belle chanson de Demis Roussos, « On écrit sur les murs » magistralement interprétée par Anne, qui chantera tout au long de la soirée des chants de Barbara, Edith Piaf, Rika Zaraï, Mylène Farmer…, avec entre autres cette chanson très célèbre « Mon amant de Saint-Jean » créée en 1942 par Lucienne Delyle. Geneviève est intervenue à plusieurs reprises pour ponctuer le récit de Martine avec de très beaux poèmes.

Le thème de l’histoire, c'est celui de deux êtres, Clovis et Christina Clérac qui se sont profondément aimés. Christina, interprétée par Martine, nous raconte sa vie, avant de mourir lentement auprès de son fils. Ce dernier, joué par Daniel Antiquario, lui a réservé la surprise d'avoir appris tous les morceaux de musique que jouait son père. La fin de vie de cette femme se déroule devant le public. Les sons de l'harmonica et les chants interprétés par Daniel soulignent la solennité du moment.

Cette ambiance slave a été unanimement appréciée et applaudie par une quarantaine de spectateurs ayant effectué le déplacement jusqu'à la salle des fêtes de Gron ; le public est venu de loin parfois, Couy, La Guerche, Torteron, Chassy, Villequiers ou même Bourges ; nous y avons même fait la connaissance d’un couple venu de Lyon, et d’une personne venue de Marseille…

De l’avis même du public, entendu dans la salle à la fin du spectacle, « c’était magnifique, on ne s’attendait vraiment pas à ça … »

Les comédiens étaient tellement investis dans leurs rôles respectifs, que, à plusieurs reprises, Pascal, le technicien de service, a tenté avec des grands gestes, mais sans succès, de les ramener à la réalité du moment.